La naissance des Gestes Barrières

Par : Serge - Catégories : Immunité Collective
Quand on est seul la première protection du système immunitaire ce sont les gestes barrière

Les Gestes Barrière. Un peu d’Histoire.

Un médecin hongrois impose le lavage des mains dans les hôpitaux !

C’est une histoire peu connue, mais alors que l’on préconise à juste titre le lavage des mains comme première mesure prophylactique antivirale et antibactérienne, il nous a semblé juste de rendre hommage à Ignace Philippe Semmelweis.

Il fut à l’origine d’une avancée majeure dans l’histoire de la médecine, et du respect du système immunitaire.

Lorsque ce médecin obstétricien hongrois, né en 1818, intègre le service obstétrique de l’hôpital général de Vienne en 1846, il fait une observation qui l’interroge.

La maternité était scindée en deux pavillons distincts, l’un d’entre eux formant les étudiants en médecine à la pratique de l’accouchement, l’autre étant exclusivement réservé à des sages-femmes. 

Or la mortalité des accouchées dans le premier pavillon était très élevée, environ 25% des jeunes mères décédant d’infection puerpérale peu après l’accouchement, contre moins de 3% dans le pavillon où exerçaient les sages-femmes.

Il cherche à comprendre les raisons de cet écart considérable et lui vient une intuition qui fera date dans le domaine épidémiologique : les étudiants en médecine effectuant des manipulations lors des nombreuses autopsies qui servent à leur apprendre l’anatomie et qui vont ensuite pratiquer des accouchements véhiculent des microbes qui infectent les jeunes accouchées dont ils s’occupent.

C’est le décès d’un professeur d’anatomie de l’hôpital, suite à une septicémie contractée lors d’une dissection, après s’être coupé un doigt, qui éveilla sa curiosité. Dans ce cas précis, les germes pathogènes sont directement en contact avec le flux sanguin et lymphatique, et peuvent se répandre partout dans le corps

Il prit alors l’initiative de demander aux étudiants en médecine de se laver les mains avant d’entrer dans les chambres où se déroulaient les accouchements.

Pour protéger les femmes qu’ils allaient accoucher, et ne pas les soumettre à une confrontation imminente et massive avec des agents infectieux.

Son protocole était véritablement drastique, le lavage des mains qu’il revendiquait devant durer 5 minutes, avec du chlorure de chaux.

Les résultats furent immédiats, spectaculaires : la mortalité tomba à moins de 2% !

Il n’était pas encore question du système immunitaire, ni de l’immunité individuelle.

Paradoxalement, deux ans plus tard son contrat ne fut pas renouvelé par la direction de l’hôpital au prétexte qu’il n’était pas souhaitable que la population de Vienne sache que les médecins transmettaient des germes mortels aux patients !

Louis-Ferdinand Céline, l’illustre auteur du chef d’œuvre « Voyage au bout de la nuit » était médecin avant de devenir écrivain, et il consacra sa thèse à ce pionnier de l’asepsie. Il publia par la suite en 1936 une version retouchée de sa thèse de médecine dans un ouvrage aujourd’hui encore édité aux éditions Gallimard : La Vie et l’œuvre de Philippe Ignace Semmelweis.

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