Les mutations virales

C’est un peu complexe à comprendre, mais c’est beaucoup mieux connu par nos scientifiques que ce qu’il n’y parait.
Pendant la pandémie de SARS-CoV-2 sont apparus ce que l’on nomme des « variants » qui sont le fruit de mutations du coronavirus nommés en fonction du pays où ils sont apparus :
- Le variant 501Y.V1 qualifié d’anglais.
- Le variant 501Y.V2 qualifié de sud-africain.
- Le variant 501Y.V3 qualifié de brésilien.
C’est l’occasion d’évoquer comment s’effectuent les mutations virales en prenant l’exemple le plus souvent décrit, celui de l’influenza (virus de la grippe).
On distingue trois types de virus grippaux qui sont désignés par les lettres A, B et C.
Les virus de type C sont fréquents, mais n’occasionnent que des affections asymptomatiques ou des problèmes respiratoires très bénins. Ils ne sont pas inquiétants pour la santé humaine.
Les virus de type B provoquent des flambées sporadiques d’affections respiratoires plus graves, en particulier chez les jeunes enfants et les personnes âgées ou immunodéprimées. Mais rien de dramatique.
Les virus de type A sont beaucoup plus inquiétants car ils ont la capacité à muter rapidement. A l’inverse des virus de type B et C ils comportent un nombre important de sous-types qui provoquent des épidémies saisonnières chez l’homme, pendant l’hiver, avec une certaine morbidité et de la surmortalité, surtout quand la grippe se complique de pneumonie.
On qualifie les virus de type A comme étant variables, imprévisibles et non sélectifs. Ne possédant pas de mécanisme de correction, ils subissent des remaniements de leur génome. Ce processus est nommé « glissement » ou « dérive antigénique ».
Une autre caractéristique de ces virus grippaux de type A est la fragmentation de leur génome en huit segments, ce qui facilite l’échange de segments de gènes au cours de co-infections provoquant un « saut antigénique ».
L’organisme humain étant incapable d’identifier le nouveau sous-type viral, ce dernier se répand très rapidement dans la population, affectant particulièrement les personnes immunodéprimées qui sont les plus vulnérables.
Le nom des virus grippaux de type A est constitué à partir des abréviations accolées de deux protéines présentes sous forme de spicules (protubérances sous forme d’aiguilles) qui se dressent à la surface protéique externe du virus.
- Les spicules « hémagglutinine » dites « HA », sont responsables de l’attachement du virus et de son entrée dans les cellules où il se multiplie.
Il existe 15 sous-types de HA, désignés par H1 à H15.
- Les spicules « neuraminidase », dites « NA », sont responsables de la libération des très nombreux virus qui ont été dupliqués au sein des cellules et qui s’échappent des cellules infectées pour se répandre dans l’organisme hôte.
Il existe 9 sous-types de NA, désignés par N1 à N9.
En prenant en compte les 15 sous-types de HA et les 9 sous-types de NA on comprend que les mutations virales soient fréquentes !
Chaque souche de virus grippal est donc identifiée par le sous-type des spicules protéiques HA et NA présents à sa surface. On les désigne par les lettres H et N, suivies chacune par le chiffre du sous-type.
Les sous-types H1, H2 et H3 ont circulé chez l’homme pendant un siècle. Mais le virus de sous-type H5 et le virus H5N1 est devenu endémique dans plusieurs pays d’Asie, ayant trouvé une niche écologique chez les volailles, d’où le nom de « grippe aviaire » qu’il induit.
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